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ŒUVRES

��tée. Mais permettez-moy de flater ma vanité jusques au point de dire qu'elles ne me satisferoient pas entièrement, si je n'en avois receu une beaucoup plus importante et plus délicieuse de V. Grandeur. En effet, Monseigneur, quandje me représente que cette mesme bouche, qui prononce tous les jours des ora- cles sur le throsne de la Justice, a daigné donner des éloges au coup d'essay d'un homme de vingt ans, que vous l'avez jugé digne d'estre plus d'une fois le sujet de vostre entretien, et de le voir placé dans vostre cabinet parmy tant d'autres choses rares et précieu- ses dont il est remplyS je suis comblé de gloire, et je ne treuve point de paroles pour faire paroistre ma reconnoissance à V. Grandeur, et ma joye à tout le monde. Dans cette impuissance, oii l'excez de vostre bonté m'a mis, je me contenteray de la révé- rer par mon silence ; et toute la famille dont je porte le nom estant intéressée aussi bien que moy par ce bienfait et par plusieurs autres à faire tous les jours des vœux pour vostre prospérité, nous les ferons du cœur, et si ardens et si continuels, que personne ne se pourra vanter d'estre plus attachez que nous à vostre service, ny de porter plus vérita- blement que moy la qualité, Monseigneur, de

vostre tres-humble et très obéissant serviteur,

B. Pascal.

��I. Voir dans l'ouvrage déjà cité de Kerviler sur le chancelier Sé- guier, 1874, les chapitres consacrés à Séguier, protecteur des arts.

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