ESSAY POUR LES CONIQUES 249
rien devoir à personne, de tout tirer de son cru et de son imagination (Voir les Advis Charitables svrles diverses œuvres et feuilles volantes du sieur Girard Desargues, Lyonois. 1642. Œuv. de Desargues, II, 268 et passim). Les belles méthodes de Desargues, fondées sur la géométrie projective et entière- ment indépendantes des travaux de Descartes et de Fermât, appartiennent à lui seul ; elles ne furent en général qu'à demi comprises par ses contemporains plus préoccupés d'ana- lyse que de géométrie pure. Ainsi Descartes écrit à Mersenne (OEuv. de Descartes ,11 , p. ^99) « Entre nous, je ne sçaurois gueres m'imaginer ce qu'il peut avoir escrit touchant les coniques. Car bien qu'il soit aisé de les expliquer plus claire- ment qu'Apollonius ny aucun autre, il est toutefois, ce me semble, fort difficile d'en rien dire sans l'Algèbre qui ne se puisse rendre encore beaucoup plus aysé par l'Algèbre. »
Ce n'est qu'après quarante ans que le mérite et la fécondité des méthodes de Desargues furent nettement reconnus par le géomètre La Hire. « L'an 1679, au mois de juillet, écrit « La Hire, j'ay lu pour la première fois et transcrit ce livret « de M. Desargues pour en avoir une plus parfaite connais- « sance. Il y avait plus de six ans que j'avais fait imprimer a mon premier ouvrage sur les sections coniques, et je ne « fais point de doute que si j'avois eu quelque communica- « tion de ce traité, je n'aurais pas découvert la méthode c dont je me suis servi ; car je n'aurois pas cru qu'il eut esté a possible de trouver quelque manière plus simple et qui fût « aussi générale » {CEuv. de Desargues, 1, p. 281).
Il est, on le voit, extrêmement remarquable que, seul parmi les géomètres qui rencontraient Desargues à l'Académie Mersenne, le jeune Pascal ait su s'assimiler les idées du géo- mètre lyonnais et ait entrepris de progresser dans la même voie.
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Quels emprunts Pascal a-t-il faits au juste aux travaux de De- sargues? 11 est à présumer qu'il eut connaissance de l'ouvrage
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