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pondre au Plein du Vide du P. Noël ; mais, au cours du voyage qu’il eut l’occasion de faire à Paris, au mois de mai, il se plaint vivement des relations que Blaise Pascal a nouées à Port-Royal et qui ont déterminé Jacqueline à vouloir entrer en religion. Lorsqu’Anne d’Autriche eut sanctionné par la déclaration royale du 11 juillet 1648 la suppression de la plupart des intendances, Étienne Pascal revient à Paris. Ses enfants demeurent dans les mêmes dispositions, comme le montre la lettre qu’ils écrivent à Madame Perier le 5 novembre 1648, lettre contemporaine de la publication chez un libraire janséniste du Récit de la Grande Expérience de l’Équilibre des Liqueurs.

En 1649, la fuite de la cour et le siège de Paris rendent Pascal témoin d’une des crises les plus singulières que l’histoire ait connues, crise qui paraît mesquine et quelque peu ridicule aujourd’hui que nous en connaissons les conséquences, mais à laquelle les événements de Naples et la décapitation de Charles Ier apportaient une sorte d’accompagnement tragique. Étienne Pascal avait sans doute des raisons personnelles pour ne sympathiser ni avec les parlementaires de la Fronde qui lui avaient enlevé sa fonction, ni avec les nobles comme le duc de Longueville qui portaient la guerre civile dans cette Normandie même où il avait travaillé avec tant de peine à maintenir la paix. Au mois de mai, quelques semaines après que le traité de Rueil eût ménagé un accommodement entre le roi et ses sujets révoltés, et peut-être pour soustraire Jacqueline à l’influence trop directe des amis de Port-Royal, Étienne Pascal va rejoindre à Clermont Monsieur et Madame Perier qui s’y sont définitivement établis. Blaise Pascal prend au moment de son départ la précaution de s’assurer un Privilège pour sa machine arithmétique ; il n’avait pas cessé,