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plus belles espérances de gloire qui aient accompagné l’ardeur impérieuse de la vocation.

Avec l’année 1646 une nouvelle période s’ouvre dans la vie de Blaise Pascal, à la suite de deux circonstances accidentelles. La première, où toute la famille devait voir une intervention expresse de la Providence, c’est, au mois de janvier, la chute d’Étienne Pascal sur la glace ; elle amena ses médecins volontaires, MM. des Landes et de la Bouteillerie, à faire connaître, à faire embrasser avec ferveur par tous les siens, la restauration catholique dont Jansénius, Saint-Cyran et Antoine Arnauld étaient les initiateurs, que M. Guillebert, curé de Rouville, propageait en Normandie. L’autre, c’est, au mois d’octobre, le passage à Rouen de Pierre Petit qui avait eu du P. Mersenne communication de l’expérience de Torricelli. Désormais, et jusqu’à la fin de 1651, les écrits de Pascal manifestent comme une perpétuelle alternance d’ardeur scientifique et de foi religieuse, alternance d’autant plus curieuse que par la nature même du jansénisme celle-ci semblait devoir être plus exclusive de celle-là. À Rouen, Pascal part de l’expérience répétée par Petit pour effectuer une série d’expériences nouvelles ; il les produit dans des conférences publiques, dès le mois d’octobre, s’il faut en croire la dissertation imprimée de Pierius ; du mois de février au mois de mai 1647 il s’engage dans une lutte opiniâtre, qui met en mouvement les partis politiques et religieux de la ville de Rouen, afin d’empêcher la nomination à une cure de Normandie d’un ancien capucin suspect d’introduire dans le dogme une philosophie de fantaisie. À Paris, où les médecins l’envoient consulter pour sa santé, irrémédiablement compromise, Pascal appartient à deux mondes différents. Avec sa sœur