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entre la lettre où Jacqueline Pascal raconte l’entrevue de son frère avec Descartes au mois de septembre, et la lettre du 13 décembre où Descartes rapporte au P. Mersenne l’avis donné à Pascal au cours de ces entrevues. C’est ainsi qu’entre chacune des Provinciales, considérée comme un écrit indépendant, se trouvera inséré ce que Pascal a écrit, et ce qu’il a vu ou lu dans l’intervalle, qu’il s’agisse du miracle de la Sainte Épine ou des Réponses au secrétaire de Port-Royal[1].

Ainsi conçue, l’édition devait naturellement comprendre les lettres d’Étienne Pascal, de Gilberte Perier et de Jacqueline Pascal, au moins pour la période où vécut Blaise Pascal, avec quelques autres écrits que les recueils manuscrits nous ont conservés. La plupart de ces pages sont inséparables des œuvres mêmes de Pascal ; aucune n’est indifférente en soi.

Enfin c’est à Gilberte Perier et à sa fille Marguerite Perier que nous empruntons les notices biographiques qui concernent Blaise Pascal et les siens.

  1. Voici un détail qui montrera l’intérêt de cet ordre chronologique. La lettre d’Étienne Pascal et de Roberval à Fermat a été publiée dans l’édition des Œuvres de Fermat (1679). Maupertuis, dans le Discours de 1732 sur la Figure des Astres qui marque l’introduction du newtonianisme en France, voit dans « ces deux hommes illustres du siècle passé » les précurseurs de Newton ; l’Abrégé de l’Histoire ecclésiastique souligne cet hommage rendu à la mémoire de M. Pascal (t. XII, 1754. p. 134). On sait que la confusion d’Étienne et de Blaise Pascal, que la simple consultation des dates aurait évitée, a été le germe des fameux faux de Vrain-Lucas. On la retrouve également dans une page d’un intéressant mémoire de S. Gunther : Histoire des origines de la loi newtonienne de la Gravitation. Bibliothèque du Congrès international de philosophie, Paris, t. III, 1901, p. 62, où l’auteur croit encore utile de dissiper la légende des rapports entre Pascal et Newton.