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des œuvres de Pascal. De ces matériaux nous avons fait deux parts. Les fragments des Pensées, réunis dans le manuscrit original, avec le complément fourni par les Copies, forment un ensemble dont nous ne pouvions sans séparation arbitraire distraire aucune partie. Nous les avons publiés, en les envisageant moins comme une esquisse de l’Apologie que comme une sorte de journal intime, comme le résumé de la vie intellectuelle de Pascal pendant ses dernières années. Quoique parues les premières, elles forment en réalité la conclusion de l’œuvre entière de Pascal. Quant à la masse des autres écrits qui nous sont parvenus distincts les uns des autres et dont nous venons de rappeler le caractère disparate, ils demandent à être classés et répartis suivant un principe général.

L’abbé Bossut, suivi de très près par les deux premiers éditeurs du XIXe siècle : Lefèvre (1819) et Lahure (1858), avait distribué les écrits de Pascal suivant l’ordre des matières ; mais c’est qu’il faisait un bloc des Pensées et des différents opuscules, qu’il laissait de côté les lettres intimes, qu’il ne se préoccupait enfin que de sauvegarder les textes, sans faire directement œuvre d’historien et de critique. Si nous avions voulu, à notre tour, rester fidèle à la tradition créée pour Pascal, nous aurions rencontré quelques difficultés pratiques : nous aurions par exemple dû décider si les Réflexions sur l’Esprit géométrique ou le Fragment de préface pour le Traité du vide doivent être rattachés au groupe philosophique ou au groupe scientifique ; nous aurions inséré dans la Correspondance mathématique, comme a fait Bossut, soit la lettre à la reine Christine de 1652, soit la lettre à Fermat du 10 août 1660 ; nous aurions dû créer, pour y reléguer quelques-uns des écrits les plus significatifs, une rubrique