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Célébrer sans témoins ces mystères antiques
Où les prêtres d’Isis, éteignant les flambeaux,
Initiaient le peuple aux secrets des tombeaux.
Hélas ! des étrangers dans ces murs solitaires
Ont assis sans respect leurs postes militaires.
Le vénérable écho du fond des souterrains
Répète avec effroi de profanes refrains,
Comme aux jours solennels où l’Égypte soumise
Ouvrit ses monumens aux soldats de Cambyse.
Déjà les grenadiers, dans leur marche indécis,
Fouillent les corridors par les torches noircis :
Ils admirent long-temps, sur les frises tombées,
Le vif azur qui teint l’aile des scarabées,
Les feuilles de lotus, les farouches Typhons,
Les granits constellés qui parent les plafonds ;
Les murs où vainement de muets caractères
D’un magique alphabet conservent les mystères ;