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Ils pillent nos moissons sur la rive entassées,
Soumettent vos coursiers à leurs indignes mors,
De nos chastes sérails profanent les trésors,
Et, blasphémant de Dieu la puissance invoquée,
Frappent son peuple saint dans la grande mosquée.
Eh ! quels bras impuissans pour d’aussi grands desseins !
Voyez ces cavaliers, ces pâles fantassins,
Qui, vaincus par la marche et déjà hors d’haleine,
Fondent sous un soleil qui nous échauffe à peine ;
Et ces chevaux chrétiens, fils de pères sans noms,
Tout palpitans de crainte au seul bruit du canon !
Que béni soit Allah ! sa colère allumée
Au sabre de ses fils condamne cette armée ;
Sa main droite a jeté ces indignes rivaux
Comme la paille sèche aux pieds de nos chevaux ;
Obéissons à Dieu ! Ce soir, ivre de fêtes,
Le Kaire illuminé contemplera leurs têtes ;
Et l’insolente Europe apprendra par nos coups