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L’étendard du Prophète aux crinières flottantes ;
Et ce camp populeux, sur les hauteurs tracé,
Semble un vaste croissant de canons hérissé.
Là veillent les spahis, les fougueux janissaires,
Des peuples d’Occident éternels adversaires ;
Dix mille Mamelucks, au vol précipité,
Du Désert sablonneux couvrent la nudité ;
D’autres du Nil voisin ont bordé le rivage :
Ils refoulent à gauche une horde sauvage
De Grecs, d’Arméniens, de Cophtes demi-nus,
D’Africains arrivés de pays inconnus,
De paisibles fellahs, tourbe indisciplinée,
Par la peur du bâton au péril condamnée ;
D’Arabes vagabonds que l’espoir du butin
Autour des Mamelucks rallia ce matin :
Ces nomades soldats pressent leurs rangs timides
Des tentes de Mourad au pied des Pyramides.