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Et nos fiers bataillons, par des cris unanimes,
Des tombeaux de Chéops saluèrent les cimes.
Inspiré par ces lieux, le chef parle, et ces mots
Dans l’armée attentive ont trouvé mille échos :
« Soldats, l’heure est venue où votre forte épée
Doit briser de Mourad la puissance usurpée :
Des tyrans mamelucks le dernier jour a lui !
Dans le feu du combat songeons tous aujourd’hui
Que sur ces monumens si vieux de renommée,
Trente siècles debout contemplent notre armée ! »
Il a dit ; aux longs cris qui résonnent dans l’air
Se mêle un bruit d’airain froissé contre le fer ;
Et ce fracas guerrier, perçant la plaine immense,
Révèle à Mourad-Bey les soldats de la France.

Le chef des Mamelucks, de leur approche instruit,
Sur les dunes de sable a campé cette nuit ;
Embabeh voit briller sur la cime des tentes