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Plus de repos pour moi, je ne cueille en courant
Que le fruit du palmier, que l’onde du torrent :
Je franchis le Désert ; du pacha de Syrie
J’appelle à ton secours la milice aguerrie ;
Et les peuples de Tor, à ma voix réveillés,
Chasseront les chrétiens des bords qu’ils ont souillés.
Au sabre des élus El-Mohdi les condamne ;
Sur eux et sur leurs fils, sur leur culte profane,
Anathême ! Ils sauront que, pour leur châtiment,
Je suis sur Al-Borak tombé du firmament. »
Il dit ; et, sans attendre une vaine réponse,
Comme l’esprit des nuits dans la plaine il s’enfonce.
Mourad frémit de rage à ces derniers accens :
Les rapides éclairs de ses yeux menaçans
Etincellent dans l’ombre, et sa voix qui résonne
Trouble de l’oasis le repos monotone ;
A ces cris belliqueux, à ces accens connus,