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Et Dieu les a maudits ; sous les murs de leurs villes
Ils plantent des nopals et des figuiers stériles ;
Leur Nil ne sort jamais de son canal étroit,
Leur ciel est nébuleux et leur soleil est froid.
Pareils à ces oiseaux convives de l’hyène,
Qui noircissent les airs de leurs ailes d’ébène,
Ils viennent dévorer l’Égypte ; leur Sultan
Semble un grossier fellah sous son humble caftan,
Son corps frêle succombe au choc d’une bataille,
Et ton sabre debout dépasserait sa taille.
Maintenant, ô Mourad ! recueille dans ton sein
Les suprêmes avis du prophète abyssin :
Arme tes Mamelucks ; que l’Égypte assoupie
Se réveille avec eux contre une race impie !
Attends nos ennemis : Dieu te les livrera
Près des tombeaux détruits qui bordent Sakkara…
Et moi, je vais tirer le glaive de l’archange,
Le glaive zuphalgar qui punit et qui venge :