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Sous de secrets trésors promenant le miroir,
Préparent à Mourad les délices du soir ;
Et lui, sur l’ottomane où sa langueur repose,
Enivré des parfums de cinname et de rose,
A ses ongles polis imprime le carmin ;
Ou portant à sa lèvre un tube de jasmin,
Il brûle gravement la feuille opiacée
Que pour son doux seigneur cueille Laodicée.
Héros voluptueux qu’assiège un mol ennui,
Quel œil en ce moment reconnaîtrait en lui
Ce bey des Mamelucks, fils de la Circassie,
Qui nourrit de combats sa jeunesse endurcie ?
Il languit au sérail ; mais quand ce bras puissant
Se raidit pour venger la gloire du Croissant,
Ce bras dans la bataille, armé pour le Prophète,
Comme un hochet d’enfant fait voler une tête.
Ah ! tant que ce beau jour luira sur l’horizon,