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Que le plomb des chrétiens sur son flanc nu bondit,
Qu’il charme les chakals, et que sa forte haleine
Arrête le boulet qui siffle dans la plaine.
Etre mystérieux et prophète imposteur,
Son nom est El-Mohdi, l’ange exterminateur.
Mais rien ne trouble encor le long repos du Kaire ;
Autour de ses remparts la plaine est solitaire ;
C’est l’heure où le soleil, immobile au zénith,
Des sépulcres épars embrase le granit.
Du désert de Ghizé la luisante poussière
Comme un miroir poli reflète la lumière,
Et le Bédouin qui suit le sentier sablonneux
Dans son poumon brûlant n’aspire que de feux.
Ah ! du moins s’il pouvait, au centre de la plaine,
Pour éteindre l’ardeur qui sèche son haleine,
Respirer un instant l’abri délicieux
De l’oasis d’Hellé que dévorent ses yeux !