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Et voit sur leurs créneaux l’étendard de la France.
Ainsi ces bataillons, que le souffle des mers
Poussait la veille encor vers de lointains déserts,
Répétant aujourd’hui l’hymne de leur patrie,
Entrent victorieux aux murs d’Alexandrie.
Mais avant de s’asseoir sur les rives du Nil,
Que de maux leur promet cette terre d’exil !
Qu’ils goûtent cependant dans la ville étrangère
D’un tranquille bivouac la faveur passagère ;
Sous le toit de palmiers que leurs mains ont construit,
Qu’en rêvant de leur gloire ils dorment cette nuit.
Demain, quand le soleil, du reflet de son disque,
Rougira le vieux Phare et le double obélisque,
Entourés de périls sans gloire et sans combats,
Ces guerriers sur le sable imprimeront leurs pas,
Et dans les flots mouvans de la plaine enflammée,
Desaix, comme un pilote, appellera l’armée.