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Au moment où Kléber vers l’Arabe s’incline,
La dague du Séide a frappé sa poitrine.
Il tombe, et les soldats, hors du poudreux fossé,
Portent, en frémissant, leur général blessé.

Tandis que sur les tours les enfants du Prophète
Par ce double succès retardent leur défaite,
Du fond de la cité de lamentables cris
Étonnent Koraïm, vainqueur sur les débris ;
Loin du sanglant théâtre où son bras se signale,
Les Francs ont assailli la porte orientale ;
L’intrépide Marmont, une hache à la main,
Brise ses lourds battans semés de clous d’airain,
Et cette large issue, ouverte à sa colonne,
Semble un gouffre béant où la mer tourbillonne.
Tout a fui : les Français dominent les remparts :
Le pâle Koraïm, qu’entraînent les fuyards,
Tourne ses yeux troublés vers les tours sans défense,