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Réveillent en sursaut le vieil écho du Phare ;
À ces cris, à ces chants, les bataillons mêlés
Se cramponnent aux murs à flots amoncelés ;
Une ligne de feu qui jaillit sur leur tête
Des tours et des créneaux illumine le faîte.
Koraïm est partout ; son aveugle transport
Fournit au désespoir mille instruments de mort ;
Le peuple entend sa voix : sa brutale industrie
Arrache les créneaux des tours d’Alexandrie,
Et quand ces larges blocs résistent à ses mains,
Alors du haut des murs les chapiteaux romains,
Les torses anguleux, les frises ciselées,
Les vieux sphinx de granit aux faces mutilées,
Tombent de bonds en bonds, et leurs vastes éclats
Sur l’échelle pliante écrasent les soldats.

Le premier à l’assaut, Menou, d’un vol agile,
Montre à ses grenadiers le chemin de la ville ;