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Les soldats, à la voix du père de l’armée,
Ont repris dans les rangs leur place accoutumée :
Les bras levés aux cieux, tous de leurs saints drapeaux
Contemplent en pleurant les glorieux lambeaux.
De ces noirs bataillons la plaine est obscurcie :
Des bords de l’Eridan, des monts de l’Helvétie,
On avait vu courir ce peuple de soldats,
Que l’homme du destin attachait à ses pas,
Et qui d’un long exil oubliant la souffrance,
Près de leur jeune chef voyaient toujours la France.
Cependant Bonaparte, avare des momens,
A caché dans la nuit sa marche aux Musulmans :
A peine la lueur qui dissipe les ombres
Des monumens épars blanchissait les décombres,
Que l’écho solennel de la ville aux cent tours
Des bataillons français entendit les tambours ;
De leurs longs roulements la foule épouvantée