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Couronnent en flottant son chapeau militaire.
Murat, de la bataille arrivé le dernier,
A jeté sur se pas Mustapha prisonnier ;
L’héroïque Kléber, perçant la foule immense,
Vers son rival de gloire avec amour s’élance,
Et sur son noble cœur le presse, en s’écriant :
« Aboukir a fixé le sort de l’Orient ;
Qu’aujourd’hui devant vous tout orgueil se confonde :
Vous êtes à mes yeux aussi grand que le monde. »
Mais la nuit, confondant le rivage et les flots,
Aux vainqueurs d’Aboukir conseille le repos ;
Les soldats, possesseurs des tentes du Bosphore,
S’étendent sur l’arène où le sang fume encore.
Demain, sur ces déserts quand le jour aura lui,
Peut-être ils pleureront leur gloire d’aujourd’hui !
Cette nuit un vaisseau sorti d’Alexandrie
A reçu le guerrier qu’implore sa patrie ;