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Cette lance française au fer triangulaire,
Du fusil tiède encor sanglante auxiliaire.
Resserrés tout-à-coup dans ce cercle de dards,
Les Turcs épouvantés trouvent sur leurs remparts
Murat et ses dragons, Kléber et son épée ;
La route du Désert aux vaincus est coupée ;
La mer leur reste, asile immense mais trompeur,
Où court le désespoir, où s’engloutit la peur ;
Quelque temps sur les flots ce grand débris surnage,
Mais l’agile artilleur consomme le carnage,
Et des enfans d’Allah refuge désastreux,
L’Océan calme et pur se referme sur eux.

Noble France, bondis d’orgueil ! Sonnez, fanfares !
Sur ce champ de combat dépeuplé de barbares,
S’avance, tel qu’un dieu, l’impassible héros,
Paré de ses soldats et de ses généraux ;
Les drapeaux d’Aboukir, du Thabor et du Kaire,