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Où sont ces vieux soldats si grands de renommée,
Ces vainqueurs de Mourad, des Beys, des Osmanlis ?
Faudra-t-il lui répondre : ils sont morts dans leurs lits ?
Levez-vous ! Ranimez votre force abattue :
Bien plus que le fléau l’effroi du mal vous tue ;
Sur un lit de douleur comme au sein des combats,
La mort est moins funeste à qui ne la craint pas.
Vivez ! Nous quitterons, demain avant l’aurore,
Cette horrible cité que la peste dévore ;
Ici votre ennemi se dérobe à vos coups ;
Cherchons d’autres combats sous un soleil plus doux.
L’Égypte nous attend ; implacable adversaire,
Mourad a reparu dans les plaines du Kaire ;
Suivi de Mamelucks, bientôt il va s’unir
Aux nouveaux Ottomans campés sous Aboukir.
C’est en vain que du Nil le désert nous sépare ;
Marchons ! Au moment même où ce peuple barbare
Nous croit ensevelis au pied du Mont-Thabor,