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Dans les regards éteints un céleste pouvoir
Fait luire à son aspect le reflet de l’espoir ;
De ces rangs désolés compagnes assidues,
La douleur et la mort sont comme suspendues,
Et dans leurs lits de jonc les spectres enchaînés
Se dressent un moment sur leurs bras décharnés :
Tous invoquent des yeux l’homme que Dieu protége ;
Et tandis que les chefs qui forment son cortége,
Pâles imitateurs d’un magnanime effort,
Pour la première fois tremblent devant la mort,
Et, dans cet air chargé d’atomes homicides,
Se penchent avec soin sur des parfums acides,
Lui, le front découvert, prononce dans les rangs
Ces mots mystérieux qui charment les mourans ;
Sur ces lits qu’il dénombre étendant sa main nue,
Lentement il poursuit cette horrible revue.
On vit en ce moment le magique docteur
Porter dans chaque plaie un doigt consolateur ;