Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/178

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Toujours d’un nouveau masque épouvante les yeux.
Auprès du vétéran, qui sans murmure expire,
Son jeune compagnon, dans l’accès du délire,
Se débat sur sa couche, et mêle avec effort
Un rire convulsif au râle de la mort ;
Et tandis que les uns, par un geste farouche,
Rejettent le linceul de leur brûlante couche,
D’autres, de leurs manteaux étroitement drapés,
Du suaire guerrier meurent enveloppés.
Sitôt que brille enfin sous la profonde arcade
Cette faible lueur qu’attend l’œil du malade,
Quand l’aube, se glissant à travers les barreaux,
Dessine sur les murs les moresques vitraux,
Et que dans l’édifice où ce jour luit à peine,
Apparaît de la nuit la désastreuse scène,
Des esclaves bédouins, malheureux ennemis,
Comme une vile proie à la peste promis,