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Comme un vaste refuge aux mourans indiquée ;
Le marbre de ses murs, dépouillés d’ornemens,
Conserve encor des mots écrits par les imans ;
Des touffes de palmiers ornent son vestibule,
Et du frais Océan la brise qui circule,
Glissant sur les rosiers d’un limpide bassin,
Porte dans la mosquée un air suave et sain.
C’est là que la pitié, loin des tentes bannie,
Dans un lit moins brûlant accueille l’agonie.
Sous le large portail des murs hospitaliers,
Pêle-mêle introduits, fantassins, cavaliers,
Dans le camp de la mort ont conquis une place ;
La douleur qui se plaint, la rage qui menace,
L’abattement muet, l’effréné désespoir,
Peuplent le double rang du funèbre dortoir ;
Hospice redoutable ! enceinte dévastée !
Où l’ange de la mort, effroyable Protée,
Couvrant de mille aspects son visage odieux,