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Dans l’enceinte du camp sa forte voix résonne :
« Chrétiens, qui résistez au fer des Musulmans,
El-Mohdi vous condamne à leurs embrassemens. »
Puis s’adressant au chef qu’il désigne du geste :
« Kébir ! en te quittant je te lègue la peste ;
Si de ton camp maudit vivant tu peux sortir,
Tremble de me revoir aux sables d’Aboukir ! »
Il a dit ; et pareil aux lueurs du phosphore,
Dans la brume du soir le démon s’évapore,
Et l’on distingue encor son éclatante voix,
Et son rire infernal qui s’éteint dans les bois.
Sous les feux prolongés, insensible à la crainte,
La horde d’El-Mohdi du camp franchit l’enceinte ;
Leurs cadavres hideux, pêle-mêle entassés,
Encombrent le glacis, inondent les fossés ;
Ils présentent leurs bras au fer qui les mutile,