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Quelquefois, épuisé par le mal qui l’assiége,
Un fantôme ambulant de ce morne cortège
Tombe sous les palmiers qui bordent le chemin ;
L’Ange exterminateur le touche de la main.
D’une voix solennelle il parle ; sa parole
Donne un reste de vie au souffle qui s’envole,
Et le corps du mourant, par la fièvre engourdi,
Tout-à-coup se relève à la voix d’El-Mohdi.
Ainsi, tout parsemés de nuances bleuâtres,
Les cadavres gisans dans nos amphithéâtres
Se dressent sur leurs pieds, entr’ouvrant au hasard
Une bouche sans voix et de yeux sans regard,
Quand l’effrayant Volta, magique Prométhée,
Rend aux chairs du sépulcre une âme épouvantée.
Cependant, vers l’armée immobile d’effroi,
S’avançait à pas lents le funèbre convoi ;
Le farouche El-Mohdi précède la colonne ;