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Comme aux jours d’Israël remontait le Jourdain.
Quelques-uns cependant, soustraits au fil du glaive,
Regagnèrent les bords où le soleil se lève ;
Ces soldats, par l’Anglais en triomphe attendus,
Effrayans messagers, aux peuples de l’Indus
Annoncèrent la France, et les tyrans de l’onde
Pâlirent un moment dans Surate et Golconde.
Ainsi nos bataillons mêlaient au même lieu
Les merveilles de l’homme aux merveilles de Dieu ;
Heureux s’ils pouvaient voir, sous ce dernier trophée,
Ptolémaïs soumise et la guerre étouffée !
Mais le camp affaibli demande leur retour,
Et l’indomptable Achmet a rebâti sa tour.
Ils quittent le Thabor ; leur marche triomphale
S’arrête de nouveau vers la ville fatale ;
Là, d’un siège éternel subissant les ennuis,
Ils consument encore et leurs jours et leurs nuits ;