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Le sombre Souliman, dans des flots de poussière,
Rampe sous le chameau d’un Arabe de Tor :
Tel, d’un regard subtil, un noir alligator,
Épiant une proie au rivage attachée,
Nage, en suivant sous l’onde une route cachée.
Vingt fois, pour consommer ses horribles exploits,
Sur la première ligne il se glisse, et vingt fois
Nos soldats, déjouant une ruse subtile,
De leurs pieds dédaigneux repoussent le reptile.
Héroïques soldats, qui, dans vos murs de fer,
Comme un palladium gardiez votre Kléber !
Bientôt, sous tant de chocs votre force brisée
Va livrer au barbare une victoire aisée.
Les trésors des combats s’épuisent : dans les rangs
Étincellent encor quelques feux expirans ;
Debout, près de l’affût, l’artilleur inutile
A fouillé vainement son arsenal mobile,
Et ce faible carré que la foudre soutint,