Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/151

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Au bruit qui se répand leur courage bouillonne :
On a dit que guidant la première colonne,
Cette nuit Bonaparte, escorté de Kléber,
Va surprendre la tour du côté de la mer.
Déjà les bataillons, dans l’ombre du mystère,
Abandonnent du camp l’enceinte solitaire ;
Ils longent l’aqueduc que Djezzar a construit,
Et par d’obscurs chemins où leur chef les conduit,
Jusqu’aux bords de la mer se glissant en silence,
Des fossés aux remparts franchissent la distance.
Soudain un large éclair qui jaillit de la tour,
Sur le sombre glacis tombe comme le jour ;
Les lourds canons, qu’effleure une ardente fusée,
Rougissent des créneaux l’embrasure évasée,
Et ce feu qui s’échappe en lumineux sillons,
Trahit aux pieds du mur nos muets bataillons ;
A l’horrible lueur dans les airs répandue,
Des hardis assiégeans la marche est suspendue.