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Leur panache éclatant, leur uniforme bleu.
D’un siège désastreux effroyable prélude !
L’ennemi les devine à leur noble attitude ;
Et devant leurs soldats d’épouvante glacés
Ces héroïques chefs roulent dans les fossés.
Bon tombe le premier ; la foudre inaperçue
Atteint le fier Rambaud au milieu de l’issue ;
Bientôt à ses côtés Fouler, Croisier, Venaux,
Rougissent de leur sang les débris des créneaux ;
Le calme Dufalga, qui loin de la mêlée
Traçait d’un mur nouveau l’enceinte reculée,
Expire aux yeux du chef, en montrant de la main
La place où doit s’ouvrir l’assaut du lendemain…
Héroïques guerriers ! sur la rive étrangère
Qu’à vos froids ossemens la terre soit légère !
Demain l’armée en deuil suivra votre convoi
Sous les vieux oliviers plantés par Godefroi.