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Paraît sur les débris où la brèche est ouverte ;
C’est le point de l’assaut : sur les brûlans sentiers,
Bonaparte a lancé ses hardis grenadiers ;
Dans leurs rangs, que dévore une mitraille oblique,
On entend ce long cri : Vive la République !
On entend le tambour aux sons vifs et pressés,
Et le sol qui frémit sous les pas cadencés.
Les Mamelucks du Nil, les soldats de Syrie,
Au sang-froid des chrétiens opposant leur furie,
Sur les débris du mur, vainqueurs ou terrassés,
Provoquent l’ennemi de leurs cris insensés ;
Dans leurs agiles mains, comme un cercle de flamme,
Brillent, en s’agitant, la hache à double lame,
Les dagues, les candjars, les damas recourbés,
Et la pesante masse aux quatre angles plombés.
Sur les bords du glacis que le boulet sillonne,
Les généraux français devancent la colonne ;
On entrevoit encor, dans le gouffre de feu,