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Une riche contrée, immense amphithéâtre,
Déroule à l’Orient ses ombrages confus,
Ses bois d’acacias, ses hauts palmiers touffus,
Et la brise du soir, de parfums enivrée,
Annonce aux voyageurs la mer de Césarée ;
Leurs yeux de la Syrie embrassent le contour ;
Aspect délicieux ! on eût dit qu’en ce jour,
Un peuple hospitalier, habitant de ces rives,
Sous de verts pavillons attendait des convives.
Et pourtant sur ces bords fixant des yeux rêveurs,
Ils n’osent saluer ces bocages sauveurs ;
Ils redoutent encor qu’un perfide mirage
Ne livre au vent du soir ce fortuné rivage.
Mais bientôt les soldats arrivés les premiers
De leurs bras amoureux étreignent les palmiers ;
Ils baisent mille fois la terre nourricière,
Et du brûlant Simoun secouant la poussière,
Plantent un étendard sur les blocs de granit