Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/126

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Se détache du sol en subtiles vapeurs,
Disperse en variant leurs formes fantastiques,
Ses contours onduleux, ses verdoyans portiques,
Et des yeux fascinés trompant le fol espoir,
Mêle ses vains débris aux nuages du soir.
Ils sont tous retombés sur leur lit d’agonie ;
Tous reprochent au ciel sa poignante ironie,
Et muets de stupeur, d’un œil désenchanté,
Contemplent du Désert la pâle nudité.
Quelle nuit ! Du milieu de ces plaines fatales,
De lugubres échos sortent par intervalles
C’étaient les derniers sons, les soupirs déchirans,
Qu’à leurs tristes amis adressaient les mourans,
Lamentables adieux qu’une bouche flétrie
Mêlait avec effort au nom de la patrie.
Mais le chef de l’armée, escorté de flambeaux,
Secourable génie au milieu des tombeaux,