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Traversaient en chantant la riante Italie,
Beau jardin, tout paré d’éclatantes couleurs,
Où les champs de bataille étaient des champs de fleurs ?
Ainsi pense la foule, et pourtant résignée,
Elle suit du Désert la route désignée ;
Et les jeunes soldats cherchent aux premiers rangs
Leur jeune chef, à pied, parmi les vétérans ;
Il marche le premier : son plumet tricolore
Brille aux yeux des soldats comme ce météore
Qui, dans ces vieux déserts, sous un ciel ténébreux,
Vers les vallons promis entraînait les Hébreux.
Ainsi les bataillons sur une plaine nue
Poursuivaient lentement leur marche continue ;
Et déjà les soldats, sous un ciel ennemi,
Dans leur lit sablonneux douze fois ont dormi.
Mais bientôt la Disette, effroyable fantôme,
Fléau des pèlerins qui troublent son royaume,