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A leur tête ont paru Lannes, Bon et Reynier ;
Kléber, d’Alexandrie arrivé le dernier,
Oubliant par devoir sa blessure récente,
Ferme des fantassins la colonne puissante :
Puis s’avancent au pas Murat et ses dragons,
Les bruyans artilleurs, aux sonores fourgons ;
Et des vivres du camp sobres dépositaires,
Sur un sable connu marchent les dromadaires.
Quelque temps nos soldats adressent leurs regrets
Aux couples du Kaire, aux lointains minarets ;
Mais bientôt à leurs yeux, dans l’horizon immense,
La ville disparaît, et le Désert commence.
Solitude infertile, où l’homme est seul debout !
Cercle démesuré, dont le centre est partout !
Là point de frais vallons où l’onde des collines
D’un portique détruit caresse les ruines ;
Point de ces verts abris où, sous un ciel d’airain,