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Puis l’onctueux pilau coloré de safran,
Le cédrat savoureux, la grappe parfumée
Que jaunit le soleil sur les ceps d’Idumée,
Le doux fruit du palmier tiède du sol natal,
Et le moelleux sorbet qui ternit le cristal ;
Et pendant que les Turcs, suivant l’antique usage,
Inondent de parfums leur barbe et leur visage,
Que le café brûlant par l’esclave apporté
Sur le front du convive épanche la gaîté,
Les Almés, de l’Égypte agiles bayadères,
Aux longs cheveux flottans, aux tuniques légères,
Secouant les grelots des mauresques tambours,
De leurs corps gracieux dessinent les contours.
Leur amoureuse voix, féconde en poésie,
Chante la volupté sous le soleil d’Asie ;
Leur souffle plus hâté, leurs membres frémissans,
Expriment sans pudeur le délire des sens,
Jusqu’au moment suprême où leur molle attitude