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Les aveugles Musseins aient annoncé le jour ;
Sur le dôme d’Hassan à l’immense contour,
Sur les hauts minarets élancés dans l’espace,
Sur les toits des maisons aplanis en terrasse,
Sur les frêles balcons d’où s’échappent des fleurs,
Trois cent mille turbans aux brillantes couleurs,
Sous l’azur d’un beau ciel mosaïque animée,
De leur aspect magique éblouissent l’armée ;
Elle entre : des tambours les roulements lointains,
Les pavillons de l’Inde aux grelots argentins,
La trombone, le cor, l’éclatante cymbale,
Règlent des bataillons la marche triomphale.
Les Musulmans ravis contemplent sans effroi
Ces soldats d’Occident, enfans d’une autre loi ;
Ils passent tour à tour, et la foule attentive
Compte leurs rangs pressés sous la porte massive.
Ombragés de crins noirs qui parent leurs cimiers,
Les dragons imposans se montrent les premiers ;