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La liberté de la presse et la gaieté du Moniteur datent du 24 juin 1827. Avant cette époque, les journaux n’étaient retenus par aucun frein ; ils annonçaient tantôt que l’abbé Saladin avait empoisonné son curé ; tantôt que Laveyroux, curé de Jumeaux, souffletait ses paroissiennes dans l’église ; tantôt que l’abbé Monchy damnait le Roi et ses sujets. Ces scandales, nous parlons des journaux, devaient être réprimés. Il eût été plus simple peut-être d’établir une bonne censure bien vigilante dans les chaires et les sacristies ; mais on est arrivé au même but par un autre moyen. Il fallait assurer à la robe d’Ignace une entière inviolabilité, et dérober à la publicité les peccadilles ou les complots de la congrégation : la censure a donc été établie. Il est fâcheux que MM. Molitor, Laveyroux, Saladin, Monchy, etc., etc., etc., n’aient pas ajourné leurs fredaines après la session des Chambres, M. Lourdoueix les aurait couverts de son bouclier ; enfin cet avantage se retrouvera. C’est un grand pas que vient de faire la congrégation ; car la censure n’a été remise en vigueur