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SIDIENNES.

Où le prêtre romain vit, dans son temple assis,
L’hérétique insulaire et le Turc circoncis !
On dit que, pour fêter une si grande époque,
Tolérant osmanlis et chrétien équivoque,
Tu contraignis un jour les gens de ta maison
À chanter le Koran sur un air d’oraison ;
Pieux littérateur, tu commentas peut-être
Tous les psaumes français que le Sacre a fait naître ;
Et quand de l’Institut tu franchis le portail,
Auprès de Marcellus bravant l’odeur de l’ail,
Tu semblais applaudir aux Muses d’outre-Seine.
Ah ! puisque de l’Afrique il nous vint un Mécène,
Puisque l’on Excellence en sa barbe a souri
Aux vers d’un courtisan de Juvénal nourri,
Daigne aussi sur les miens jeter un œil propice,
Et souffrir que ton nom pare ce frontispice !
Est-il vrai qu’un croyant ignorant et grossier
Offre à la poésie une oreille d’acier ?