tradictions qu’il a éprouvées : car on l’a plus persécuté que détruit, malgré l’espece d’Ostracisme qu’on a exercé contre lui & qu’il méritoit bien.
Il faut pourtant convenir qu’on lui fait un reproche assez juste, c’est qu’il remuoit moins qu’il n’éclairoit, qu’il parloit plus à l’homme intelligent qu’à l’homme sensible ; ce qui est un désavantage avec nous, qu’un Auteur ne peut affectionner ni rendre attentifs à l’esprit qu’il nous présente, qu’en donnant, pour ainsi dire, des chairs à ses idées. Ne nous donner que des lumieres, ce n’est encore embrasser que la moitié de ce que nous sommes, & même la moitié qui nous est la plus indifférente : nous nous soucions bien moins de connoître que de jouir ; & en pareil cas, l’âme jouit quand elle sent.
Mais je fais une réflexion ; je vous ai parlé de La Motte, de Corneille, de Racine, des Poëmes d’Homere, de Virgile, du Tasse, de Milton, de Chapelain, des Systêmes des Philosophes passés, & il n’y a point de mal à cela.
Beaucoup de gens, je pense, ne seront pas de l’avis du Miroir, & je m’y attends, si vous montrez mes relations, comme je vous permets de le faire.
Mais en ce cas, je vous supplie, supprimez--