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distes, mais aussi harmonistes, c’est-à-dire compositeurs proprement dits.

En examinant donc les poésies chantées des trouvères, il est indispensable de tenir compte de l’élément musical qui, à toute évidence, y exerçait une influence déterminée. Les œuvres d’Adam de la Halle surtout doivent être étudiées à ce point de vue, car le trouvère artésien était, comme nous venons de le dire, à la fois poète et musicien ; musicien mélodiste et harmoniste. Il est même à remarquer qu’il a donné à l’harmonie une certaine impulsion ; ce qui semble témoigner qu’il a dû faire, soit au monastère de Vaucelles, soit à l’Université de Paris, des études musicales complètes et sérieuses.

Dans notre livre ayant pour titre : « L’art harmonique aux xiie et xiiie siècles », nous avons fait voir que les trouvères ont pris une part assez marquée aux premiers développements de l’harmonie. Les œuvres d’Adam de la Halle y tiennent une place importante. Ses « Rondeaux » et ses « Motets » présentent un véritable intérêt historique pour l’art. Le trouvère d’Arras l’emporte souvent sur ses contemporains par la manière facile et chantante dont les parties sont agencées entre elles. Mais en quoi il est supérieur, c’est dans les compositions mélodiques ; quelques-unes offrent une originalité, une grâce, une naïveté et une fraîcheur