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plus griefs et plus deshonnestes que de mesdire d’elles, pour lesquels cas la pugnicion qui cy aprés s’ensuit, est deue à ceulx

qui les ont commis.

Le premier cas et le plus pesant si est quant ung gentil homme est trouvé vrayement évidamment faulx et mauvais menteur de promesse, espécialement faicte en cas d’onneur.

Le second autre cas est d’ung gentil home qui est usurier publique, et preste à interestz magnifestement.

Le iije cas est d’ung gentil home qui se rabaisse par mariage, et se marie à femme roturière et non noble.

Desquels troys cas, les deux premiers et principaulx ne sont point remissibles, aincoys leur doit-on garder au Tournoy toute rigueur de justice, se ils sont si foulx et si outrecuidez d’eulx y trouver, après ce que on le leur aura notiffié, et bouté leur heaulme à terre.

NOTA. Que s’il vient aucun au Tournoy, qui ne soit point gentil homme de toutes ses lignes, et que de sa personne il soit vertueux, il ne sera point batu de nul pour la première fois, fors seullement des princes et grans seigneurs, lesquels sans mal lui faire, se joueront à lui de leurs espées et masses, comme s’ils le voulsissent batre, et ce lui sera à tousioursmais atribué à ung grant honneur à luy fait par lesdits princes et grans seigneurs. Et sera signe que par sa grant bonté et vertu, il mérite doresenavant estre du Tournoy, sans ce que on lui puisse jamais en riens reprouver son lignaige en lieu d’onneur où il se trouve, tant oudit Tournoy que ailleurs ; et là aussi pourra porter timbre nouvel, ou adjouster à ses armes comme il vouldra, pour le maintenir ou temps advenir pour lui et ses hoirs.

Laquelle pugnicion pour les deux cas plus griefs et principaulx dessus ditz, est telle que cy aprés s’ensuit.