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en painture sur une grant peau de parchemin, à cheval ainsi comme ils seront oudit Tournoy, armoyez et timbrez ; et atachera ledit parchemin sur ladite pièce de drap d’or, de veloux ou satin. Et en tel estat la prendra le Roy d’armes, la mettant en guise d’ung manteau noué sur la dextre espaule, et avec le bon congié du Duc s’en ira devers les juges diseurs pour savoir s’ils vouldront accepter l’office d’estre juges diseurs. Et quant il sera par devers ceulx, aiant lettres des deux Ducs appellant et deffendant, avecques ladite pièce de drap sur les espaules, ainsi que dit est, et dessus icellui parchemin atachié où seront paints lesdits seigneurs à cheval, armoyez et timbrez, ainsi que cy après est pourtraict, leur présentera ses lettres ; c’est assavoir une de par l’appellant et l’autre de par le deffendant, lesquelles seront narratives des choses dessusdites, et aussi contiendront créance, c’est assavoir, qu’ils veillent estre juges diseurs dudit Tournoy par

eux empris.

Ycy après est pourtraicte la façon et maniere commant le Roy d’armes monstre aux quatre juges diseurs les seigneurs appellant et deffendant, et leur présente les lettres désdits seigneurs, aiant le drap d’or sur l’espaule et le parchemin paint desdits deux chiefs.

Puis leur dira les parolles qui cy après s’ensuivent :

Nobles et doubtez chevaliers, honnorez et gentils

escuiers, très haulx et puissans princes les Ducs de Bretaigne et de Bourbon, mes très redoubtez seigneurs, vous saluent, et m’ont chargié vous bailler cestes lettres de par eulx qui en partie sont de créance, laquelle vous saurez puis après que aurez leu lesdites lettres, et à tel heure qu’il vous

plaira.

Après qu’ils auront leu ou fait lire leurs lettres, et adoncq qu’ils demanderont et requerront d’oir la créance, ledit Roy d’armes la leur dira telle que s’ensuit :

Nobles et doubtez chevaliers, honnorez et gentils

escuiers, je viens