Page:Œuvres complètes du Marquis de Sade, tome 14 - Dialogue entre un prêtre et un moribond, 1973.djvu/8

Cette page n’a pas encore été corrigée

DIALOGUE ENTRE UN PRÊTRE ET UN MORIBOND.

LE PRÊTRE.

Arrivé à cet instant fatal où le voile de l’illusion ne se déchire que pour laisser à l’homme séduit le tableau cruel de ses erreurs et de ses vices, ne vous repentez-vous point, mon enfant, des désordres multipliés où vous ont emporté la faiblesse et la fragilité humaine ?

LE MORIBOND.

Oui, mon ami, je me repens.

LE PRÊTRE.

Eh bien, profitez de ces remords heureux pour obtenir du ciel, dans le court intervalle qui vous reste, l’absolution générale de vos fautes, et songez que ce n’est que par la méditation du très saint sacrement de la pénitence qu’il vous sera possible de l’obtenir de l’Éternel.

LE MORIBOND.

Je ne t’entends pas plus que tu ne m’as compris.

LE PRÊTRE.

Eh quoi !

LE MORIBOND.

Je t’ai dit que je me repentais.

LE PRÊTRE.

Je l’ai entendu.

LE MORIBOND.

Oui, mais sans le comprendre.