Ainsi donc assez de paroles, car ce
n’est pas l’ignorance qui vous fait
faillir ; maïs vous vous êtes laissé gagner
par je ne sais quelle torpeur,
qui fait que vous n’êtes émus ni par,
la gloire ni par la honte ; et pour’
croupir dans votre présente inertie,
tout par vous a été donné en échange ;
et vous croyez jouir largement de la
liberté, parce que la verge du licteur
épargne voire croupe, et que vous
pouvez aller et venir par la grâce de
vos maîtres opulents. Et encore telle
n’est pas la condition des habitants
de la campagne ; ils sont battus,
meurtris au milieu des querelles des
grands, et donnés comme apanage
aux magistrats des provinces. Ainsi
Je combat et la victoire sont l’affaire
d’un petit nombre ; le peuple, quoi
qu’il advienne, est traité en vaincu ;
et de jour en jour il le sera encore
bien mieux, si vos tyrans continuent
à mettre plus d’ardeur à garder la
Le discours de Macer produisit une sensation d’autant plus grande, que dans les derniers rangs du peuple la foule des harangueurs, race d’hommes
Nourris de la méchante habitude des débats les plus tumultueux,
ne cessait de reproduire et de commenter les arguments du tribun ; mais le sénat parvint encore à gagner du temps en mettant en avant le nom de Pompée, et reçut alors fort à propos, des lettres dans lesquelles ce général annonçait
Que si, avant son arrivée, aucun ar-