Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/421

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surface ne soit battue des vents : dans ce dernier cas, le roulis des vagues y est fort dangereux,

CCXII. Par l’oscillation fréquente des flots, effet ordinaire de l’Aquilon,

tandis que le choc du rivage en renvoie d’autres en sens contraire. Leur rencontre élève des lames si rapides et si serrées, que,

CCXIII. Au troisième flot,

il n’est point de barque qui puisse aborder à la côte.

CCXIV. L’eau du Pont-Euxin est moins salée que celle des autres mers,

à cause du grand nombre de rivières qui s’y jettent,

CCXV. D’où il tire la couleur

blanchâtre qui le distingue des autres mers. L’Euxin est très-favorable à la pèche, surtout en été.

CCXI. Durant cette saison, il sort de l’Euxin une prodigieuse quantité de poissons.

qui reflue dans le lac Méotis et dans la Propontide.

Le Pont-Euxin reçut d’abord des Grecs le nom de Pontus, mer par excellence, puis celui d’Axenos, inhospitalier, qu’il changea contre celui d’Euxenos, nom de meilleur augure, quand les Ioniens y eurent fondé un grand nombre de colonies. Au reste, ce fut assez tard que les Grecs connurent cette mer :

CCXVII. Car Jason fut le premier qui, parmi eux, osa se frayer une route nouvelle à travers la mer, lorsqu’il alla violer la maison d’Æétès, son hôte.

En parcourant les côtes du Pont-Euxin,

CCXVIII. La première contrée de l’Asie que l’on rencontre dans l’intérieur des