Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/403

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à faire passer leurs chevaux sur cet amas de terre. Les Barbares aveuglés, suffoqués par la poussière, finirent par se rendre à discrétion, et laissèrent le passage libre à Sertorius, qui se dirigea vers Lauron pour en faire le siégé. Pompée, espérant le prévenir, traverse à la hâte le territoire

cxxv.

Sagontin,

et arrive à la vue de Lauron. Il veut se saisir d’une hauteur qui dominait cette ville ; Sertorius le prévient, et Pompée, loin de s’affliger de cet événement, se flatte de tenir son adversaire assiégé entre la place et sa propre armée. Il s’en vante même dans une lettre adressée aux habitants de la ville. Sertorius, à la lecture de cette dépêche interceptée, dit en souriant : « J’apprendrai bientôt à cet écolier de Sylla qu’un général doit toujours plutôt regarder derrière que devant lui. Je veux lui donner une si bonne leçon,

cxxvi.

« Que le temple de Jupiter en ail des nouvelles. »

En effet, six mille soldats d’élite, laissés par lui dans son ancien camp, tinrent Pompée dans, la même position où il croyait avoir placé son adversaire. Les Romains n’allaient jamais à la provision sans être obligés de combattre. Pompée fait partir, sous les ordres de Tarquitius, toute sa cavalerie pour aller, le jour suivant, faire un grand fourrage. Informé de cette disposition,

cxxvii.

Sertorius leur dressa une triple embuscade, dans des bois propres à ce stratagème : la première devait prendre les fourrageurs en face.

Tout réussit à son gré. Pompée envoie aussitôt Lélius, son lieutenant, avec une légion, pour réparer le désordre : bientôt lui-même sort de son camp avec toute son armée. Alors celle de Sertorius descend de la colline en ordre de bataille. A cette vue,

cxxviii.

L’hésitation se manifeste dans une partie de la ligne