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Nouvel allié de Marius, Pontius Telesinus, chef des Samnites, toujours en armes depuis la guerre Sociale, dispute, à Sylla l’entrée de Rome.

xxi.

Ainsi la défaite de Marius avait imposé à Sylla la tâche d’une double guerre.

Telesinus est tué au moment où la victoire allait le rendre maître de Rome. Sylla fait égorger huit mille prisonniers sur le champ de bataille. Un corps de trois mille Samnites, Marses et Lucaniens lui demande quartier. Il répondit qu’il l’accorderait à ceux qui s’en rendraient dignes par la mort de leurs compagnons. Ils acceptent avec empressement cette cruelle alternative,

xxii.

Et [paraissant] moins céder à la contrainte qu’emportés par l’animosité, ils tombent sous le fer les uns des autres, plus coupables encore que malheureux.

Bientôt commencèrent dans Rome les proscriptions de Sylla, dont le tableau tracé par Salluste est entièrement perdu, sauf deux traits, l’un relatif au supplice affreux de Marius Gratidianus, qui fut immolé sur le tombeau des Catulus ; l’autre, concernant les biens des proscrits.

xxiii.

Après qu’on lui eut brisé les jambes, pour que tous ses membres subissent les angoisses de la mort.

xxiv.

Les biens des proscrits ayant été vendus ou dissipés en largesses.

La fureur des proscriptions ne s’arrêta point dans Rome ; le sang coula par toute la république, et la guerre civile se propagea jusqu’en Afrique. Le consul Carbon, qui était aux prises avec Metellus Pius, dans la Gaule cispadane, pouvait encore résister longtemps ; mais, à la nouvelle de deux échecs peu décisifs reçus par ses lieutenants,

xxv.

Saisi d’une lâche terreur, il déserta tout à coup l’Italie et son armée.