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furent l’occasion, qu’on peut rapporter les fragments qui suivent :

xi.

Les plus funestes séditions commencèrent au temps de Gracchus (Tiberius).

xii.

Ce fut un prétexte pour introduire des innovations.

Après les premiers démêlés de Marius et de Sylla, venait la guerre Sociale, à laquelle se réfèrent ces deux fragments :

xiii.

Telle avait été la sollicitude affectueuse de nos ancêtres pour la nation italique.

xiv.

En se secourant ainsi de proche en proche, les différents peuples de l’Italie furent tous successivement entraînés à la guerre.

Après la guerre Sociale, Sylla, consul, fut chargé par le sénat d’aller combattre Mithridate ; mais Marius, aidé du tribun Sulpicius, se fait donner ce commandement par un plébiscite. Sylla, qui était déjà en Campanie, à la tête de son armée, revient sur Rome, s’en rend maître, et proscrit Sulpicius, qui est mis à mort, et Marius, qui n’échappe qu’avec des périls inouïs. Après avoir rendu au sénat ses prérogatives, Sylla part pour la Grèce ; mais Cornelius Cinna, fougueux partisan de Marius, attaque à main armée Octavius, son collègue, et le parti du sénat. Vaincu et chassé de Rome, il rassemble une nouvelle armée, rappelle Marius et les autres proscrits, puis vient assiéger la capitale de l’empire. Le sénat, après la défaite de l’armée d’Octavius et de celle du proconsul Pompeius Strabon, n’avait plus à ses ordres que l’armée de Metellus Pius ; mais il était en Apulie, occupé de combattre les Samnites :

xv.

Et, Metellus étant éloigné, l’espérance du secours l’était aussi.

Son arrivée tardive n’empêcha point Cinna et Marius d’entrer dans Rome, qui devint le théâtre des plus sanglantes exécutions : les autels des dieux ne furent pas même un asile contre les proscrits.