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NOTES DE LA CONJURATION DE CATILINA.

vi publica, contre ceux qui formaient des entreprises contre le sénat, les magistrats, qui paraissaient armés dans les rues de Rome, qui, à la faveur d’une sédition, s’emparaient de postes élevés, etc.

(76) … L. Paulus.

L. Emilius Lepidus Paulus, fils du consul Lepidus, qui suscita une guerre civile après la mort de Sylla. Il était si jeune à l’époque de la conjuration, qu’il ne put être questeur que quatre ans après. Or il fallait avoir vingt-sept ans pour aspirer à cette magistrature. L. Paulus n’exerçait donc alors aucune magistrature ; mais c’était l’usage à Rome que les jeunes gens qui voulaient se faire une réputation débutassent par des accusations publiques contre des citoyens puissants. Cicéron (pro Vatino, c. x), fait un grand éloge du zèle et du courage que montra dans cette occasion L. Paulus Emilius, qui fut depuis, avec L. César et Cicéron, une des trois principales victimes du deuxième triumvirat.

(77) … Enfin, pour mieux dissimuler.

Salluste reprend ici la série des faits qui suivirent le conciliabule nocturne tenu chez Léca, et la tentative d’assassinat sur le consul Cicéron.

(78) … Un discours lumineux.

C’est un éloge assez froid de la 1re Catilinaire, prononcée le 9 novembre par Cicéron. L’expression est vraie cependant, car, dans cette harangue, toutes les circonstances de la conjuration sont si clairement déduites, qu’il devenait impossible de la révoquer en doute. Elle fut utile en ce qu’elle força Catilina de quitter Rome. Le président de Brosses prétend rectifier Salluste en donnant à cette harangue l’épithète de foudroyante.

(79) … Lui permettant d’aspirer à tout.

Empruntons ici à M. Burnouf une excellente remarque de goût : « Dixit Catilina Conjuratis : Mala res, spes multo asperior. — Dicit senatui : Omnia bona in spe habeo. In utroque servit causæ et tempori. »